Le philosophe
bruxellois Philippe Van Parijs a appelé les citoyens à commettre un acte de
« désobéissance civile », afin de se réapproprier la ville. Il les
invite à se réunir sur le boulevard Anspach ce dimanche 10 juin de 12h à 14h pour
un pique-nique de protestation. Une jolie manière de permettre aux citoyens de
faire entendre leur voix et de jeter un regard nouveau sur la ville.
A l’origine de cette action, la carte
blanche du philosophe dans le
quotidien Le Soir du 24 mai. Il y lance un coup de gueule à la ville de
Bruxelles dont il critique la gestion et l’aménagement des espaces publics, qui
n’incitent pas, selon lui, le citoyen à en profiter. Il insiste sur l’impact
négatif de la circulation automobile.
"Non seulement les voitures tuent les piétons et les cyclistes, à l’occasion en en écrasant l’un ou l’autre mais surtout, à petit feu, en injectant des crasses dans leurs poumons. En outre, elles les empêchent de prendre plaisir à leur ville, en encombrant l’espace public, en enlaidissant le paysage, en saturant leurs oreilles de décibels."
Dans sa carte blanche, le philosophe convie également les citoyens à un
pique-nique hebdomadaire sur l’un des grands axes de circulation de la ville
pour protester contre la politique de mobilité. La mobilisation s’est effectuée
à travers Facebook. Le réseau social annonçait 3500 participants, les forces de
police estiment quant à elles le nombre effectif à 2000. Les bruxellois se sont
installés entre la Bourse et la place de Brouckère, deux heures durant, pour
pique-niquer et protester en toute convivialité.
A l’époque d’une urbanisation toujours croissante, une
réflexion sur la réappropriation des espaces publics par les citoyens devrait
constituer une priorité.