La mode est au compostage. Deux nouveaux composts de
quartier vont voir le jour dans la commune d’Ixelles. L’asbl WORMS, Waste
Organic Recycling and Management Solutions, est chargée de leur réalisation.
Cette asbl vise à sensibiliser le grand public à la gestion des déchets organiques
et à leur recyclage et à informer et soutenir tout projet de valorisation des
déchets organiques. Cette initiative s’inscrit, d’après Nathalie Gilson, dans
une dynamique en place qui vise à développer le compostage individuel des habitants
et soutenir les initiatives de compostage de quartier.
La littérature définit le compostage comme un procédé
biologique de conversion et de valorisation des matières organiques. La
décomposition naturelle y est accélérée, et la matière organique est
transformée en humus et en sels minéraux. Cette couche organique est utilisée
pour le développement et la régénération du sol.
En résumé, il s’agit d’imiter le cycle naturel de gestion
des déchets organiques. A l'heure actuelle, le cycle de traitement des déchets
passe par le sac poubelle, pour ensuite finir à l’incinérateur, qui rejette du
gaz à effet de serre. Le cycle naturel,
lui, décrit une boucle. « C’est un
retour au sol de ce qui vient du sol », souligne Benoît Salzac, fondateur
de l’association WORMS. En effet, le compost produit avec les déchets
organiques va permettre de nourrir le sol dans lequel vont pousser les fruits et légumes que
nous mangerons.
Le compostage se développe mais il se heurte toujours à
certains obstacles. Les principales craintes sont les odeurs, les mouches et
les rats. Pour éviter les odeurs, il faut bien aérer et mélanger les déchets
avec de la matière brune. Cette matière est constituée de matériaux à haute
teneur en carbone, comme des feuilles mortes, du papier journal ou de la paille.
En ce qui concerne les rats, il est interdit de mettre de la viande et autres
aliments qui attirent ces rongeurs.
Une initiative citoyenne
Comme
le rappelle Benoît Salzac, la création d’un compost de quartier reste une
initiative citoyenne. Cette création comprend quatre phases. La première est la
phase de prospection, durant laquelle un groupe de quartier motivé est constitué et
un listing des sites possibles dressé. Ensuite vient la phase de
concrétisation. Celle-ci consiste à former les futurs
gestionnaires au compostage et à les accompagner dans les démarches administratives et
pratiques. La troisième phase est la phase de lancement et la quatrième la
phase de suivi. Cette dernière phase dure au minimum un cycle complet du
compostage.
Le compost de quartier connaît donc un succès
avéré. C'est il y a douze ans déjà que s’ouvrait le premier du genre. Aujourd’hui il en existe
35, rien qu’à Bruxelles. D‘après l’association WORMS, actuellement, dix
composts s’ouvrent chaque année. Mais ces composts connaissent des limites. Il
ne peut y avoir plus de 50 ménages par projet, en comptant trois compostières.
Un impact positif
Le compost de quartier attire de
plus en plus, avec un impact économique et écologique non négligeable. Alexandra
Jimenez, maître-composteur, ne cache pas son enthousiasme pour les composts de
quartier. « J’aime pouvoir
travailler la terre à l’extérieur et prendre l’air, car j’habite en appartement,
comme la majorité des Bruxellois. » Elle voit sa quantité de sacs poubelles diminuer et a l’impression d’être active pour l’environnement. Mais l'impact positif ne se limite pas au seul environnement. Selon WORMS, les composts de quartier ont également un
impact social important en encourageant la gestion collective citoyenne. Toujours
selon l’asbl, les composts de quartier attirent de plus en plus de jeunes, qui
se sentent fort concernés par l’écologie.
Tout le monde s’accorde pour dire
qu’il pourrait y avoir beaucoup plus de composts de quartier. Selon Nathalie Gilson, il existe une vraie demande de la part des habitants, et tout devrait être mis en oeuvre pour y répondre en multipliant les antennes. Pour Benoît Salzac, cela reste
« une goutte d’eau dans l’océan mais
un premier pas vers d’autres alternatives ». Alternatives déjà
incarnées par les jardins collectifs ou participatifs, qui ont le mérite
d’amener un peu de nature dans la ville.
Image(s): FreeDigitalPhotos.net
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