vendredi 4 mai 2012

Le voisinage composte

La demande de composts de quartier est grandissante. Afin d’y répondre, Nathalie Gilson, Echevine de l’environnement à la commune d’Ixelles, a confié à l’asbl WORMS la mission d’encadrer la création de deux nouveaux composts de quartier. La première phase a été lancée.

            La mode est au compostage. Deux nouveaux composts de quartier vont voir le jour dans la commune d’Ixelles. L’asbl WORMS, Waste Organic Recycling and Management Solutions, est chargée de leur réalisation. Cette asbl vise à sensibiliser le grand public à la gestion des déchets organiques et à leur recyclage et à informer et soutenir tout projet de valorisation des déchets organiques. Cette initiative s’inscrit, d’après Nathalie Gilson, dans une dynamique en place qui vise à développer le compostage individuel des habitants et soutenir les initiatives de compostage de quartier.

La littérature définit le compostage comme un procédé biologique de conversion et de valorisation des matières organiques. La décomposition naturelle y est accélérée, et la matière organique est transformée en humus et en sels minéraux. Cette couche organique est utilisée pour le développement et la régénération du sol.
En résumé, il s’agit d’imiter le cycle naturel de gestion des déchets organiques. A l'heure actuelle, le cycle de traitement des déchets passe par le sac poubelle, pour ensuite finir à l’incinérateur, qui rejette du gaz à effet de serre.  Le cycle naturel, lui, décrit une boucle. « C’est un retour au sol de ce qui vient du sol », souligne Benoît Salzac, fondateur de l’association WORMS. En effet, le compost produit avec les déchets organiques va permettre de nourrir le sol dans lequel vont pousser les fruits et légumes que nous mangerons.
Le compostage se développe mais il se heurte toujours à certains obstacles. Les principales craintes sont les odeurs, les mouches et les rats. Pour éviter les odeurs, il faut bien aérer et mélanger les déchets avec de la matière brune. Cette matière est constituée de matériaux à haute teneur en carbone, comme des feuilles mortes, du papier journal ou de la paille. En ce qui concerne les rats, il est interdit de mettre de la viande et autres aliments qui attirent ces rongeurs.

Une initiative citoyenne
Comme le rappelle Benoît Salzac, la création d’un compost de quartier reste une initiative citoyenne. Cette création comprend quatre phases. La première est la phase de prospection, durant laquelle un groupe de quartier motivé est constitué et un listing des sites possibles dressé. Ensuite vient la phase de concrétisation. Celle-ci consiste à former les futurs gestionnaires au compostage et à les accompagner dans les démarches administratives et pratiques. La troisième phase est la phase de lancement et la quatrième la phase de suivi. Cette dernière phase dure au minimum un cycle complet du compostage.
            Le compost de quartier connaît donc un succès avéré. C'est il y a douze ans déjà que s’ouvrait le premier du genre. Aujourd’hui il en existe 35, rien qu’à Bruxelles. D‘après l’association WORMS, actuellement, dix composts s’ouvrent chaque année. Mais ces composts connaissent des limites. Il ne peut y avoir plus de 50 ménages par projet, en comptant trois compostières.

Un impact positif
            Le compost de quartier attire de plus en plus, avec un impact économique et écologique non négligeable. Alexandra Jimenez, maître-composteur, ne cache pas son enthousiasme pour les composts de quartier. « J’aime pouvoir travailler la terre à l’extérieur et prendre l’air, car j’habite en appartement, comme la majorité des Bruxellois. » Elle voit sa quantité de sacs poubelles diminuer et a l’impression d’être active pour l’environnement. Mais l'impact positif ne se limite pas au seul environnement. Selon WORMS, les composts de quartier ont également un impact social important en encourageant la gestion collective citoyenne. Toujours selon l’asbl, les composts de quartier attirent de plus en plus de jeunes, qui se sentent fort concernés par l’écologie.
            Tout le monde s’accorde pour dire qu’il pourrait y avoir beaucoup plus de composts de quartier. Selon Nathalie Gilson, il existe une vraie demande de la part des habitants, et tout devrait être mis en oeuvre pour y répondre en multipliant les antennes. Pour Benoît Salzac, cela reste « une goutte d’eau dans l’océan mais un premier pas vers d’autres alternatives ». Alternatives déjà incarnées par les jardins collectifs ou participatifs, qui ont le mérite d’amener un peu de nature dans la ville.

Image(s): FreeDigitalPhotos.net

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