Le Brussels Summer Festival, le festival
bruxellois de l’été célèbre cette année son 10e anniversaire du 10
au 19 août. Le site internet indique que le BSF est « né d’une volonté
commune d’acteurs culturels, touristiques et institutionnels bruxellois de
proposer un événement culturel majeur au cœur même de la capitale belge pendant
la période estivale ». Mais, ne nous en cachons pas, ce festival est
également destiné à promouvoir la ville et dorer son image. Une belle affiche,
une foule d’activités annexes, une bonne gestion des espaces… bien des éléments
positifs, mais où est l’écologie dans tout cela ?
Depuis 2010, le BSF emploie uniquement des
gobelets réutilisables. Ces gobelets en plastique recyclables sont reçus en
échange d’une caution de 1 euro. Lorsque le festivalier quitte le site, il a le
choix entre rendre son gobelet contre le retour de sa caution, ou l’emmener en
souvenir. L’utilisation de ces gobelets contribue grandement à réduire le
volume de déchets produits par le festival, réduisant de ce fait l’empreinte
écologique de l’événement. Il faut savoir que ces gobelets réutilisables sont aussi plus écologiques : ils sont en effet 20 fois moins polluants que les
gobelets jetables biodégradables et 25 fois moins que les gobelets jetables en
plastique.
Le BSF veut également promouvoir l’écologie en
plaçant des grumes labellisées PEFC comme bancs. Une grume est le tronc d’un
arbre abattu dont on a coupé les branches et le label PEFC garantit que le bois
provient de forêts gérées durablement. A la clôture du festival, les
grumes sont réutilisées dans la filière du bois. Ces bancs remplissent
également une fonction de sensibilisation. Autour de ceux-ci on trouve de
petits textes informatifs destinés à sensibiliser les festivaliers à
« l’importance de la gestion durable des forêts et de l’utilisation du
bois ».
Le festival affiche la volonté de s’inscrire dans
la « mode verte » mais l’utilisation de gobelets réutilisables et le
placement de grumes labellisées PEFC sont-ils suffisants ? Le BSF
représente d’une certaine manière la ville de Bruxelles, capitale de la
Belgique et capitale de l'europe. Une telle capitale ne devrait-elle pas se démarquer par une démarche encore
plus écologique ? Ne devrait-elle pas renforcer encore son image
« verte » et servir d’exemple écologique pour les autres villes
belges ? On ne peut que déplorer le manque de motivation et d’efforts déployés dans ce sens.
Depuis quelques années, les organisateurs de festivals
prennent conscience de l’empreinte écologique très lourde de ces événements et affirment
leur volonté de la réduire. Nous assistons à la naissance et au
développement d’éco-festivals et les « grands » festivals se voient
contraints de prendre eux aussi des mesures en faveur de l’écologie. Les
efforts déployés par le BSF en matière d’écologie s’avèrent cependant dérisoires dans le
contexte général.
Les toilettes sèches constituent une nouvelle
avancée intéressante dans le domaine de l’écologie festivalière. Ce concept
« tendance » consiste à remplacer la chasse d’eau par des copeaux de
bois, ce qui permet de récupérer les excréments afin d’en faire du compost. On
peut se demander pourquoi les organisateurs du BSF n’ont pas opté pour ce
système-là, dans un souci d’écologie et de sensibilisation à la gestion
durable.
Quant à la mobilité, si le site internet du
festival encourage certes l’utilisation des transports en commun et du vélo, on
ne peut que déplorer l’absence d’accord avec la Stib ou la SNCB afin d’accorder
la gratuité des transports pour la durée du festival aux détenteurs d’un ticket
ou d’un pass.
Le Brussels Summer Festival connaît un succès
grandissant. Sans doute pourrait-il s’attacher à faire de la protection de
l’environnement et de la réduction de l’empreinte écologique une priorité
incontournable dans l’organisation et la gestion de l’événement. Il n’en
sortirait que grandi.
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