samedi 11 août 2012

Brussels Summer Festival, un festival suffisamment écolo ?

Le Brussels Summer Festival, le festival bruxellois de l’été célèbre cette année son 10e anniversaire du 10 au 19 août. Le site internet indique que le BSF est « né d’une volonté commune d’acteurs culturels, touristiques et institutionnels bruxellois de proposer un événement culturel majeur au cœur même de la capitale belge pendant la période estivale ». Mais, ne nous en cachons pas, ce festival est également destiné à promouvoir la ville et dorer son image. Une belle affiche, une foule d’activités annexes, une bonne gestion des espaces… bien des éléments positifs, mais où est l’écologie dans tout cela ?


Depuis 2010, le BSF emploie uniquement des gobelets réutilisables. Ces gobelets en plastique recyclables sont reçus en échange d’une caution de 1 euro. Lorsque le festivalier quitte le site, il a le choix entre rendre son gobelet contre le retour de sa caution, ou l’emmener en souvenir. L’utilisation de ces gobelets contribue grandement à réduire le volume de déchets produits par le festival, réduisant de ce fait l’empreinte écologique de l’événement. Il faut savoir que ces gobelets réutilisables sont aussi plus écologiques : ils sont en effet 20 fois moins polluants que les gobelets jetables biodégradables et 25 fois moins que les gobelets jetables en plastique.

Le BSF veut également promouvoir l’écologie en plaçant des grumes labellisées PEFC comme bancs. Une grume est le tronc d’un arbre abattu dont on a coupé les branches et le label PEFC garantit que le bois provient de forêts gérées durablement. A la clôture du festival, les grumes sont réutilisées dans la filière du bois. Ces bancs remplissent également une fonction de sensibilisation. Autour de ceux-ci on trouve de petits textes informatifs destinés à sensibiliser les festivaliers à « l’importance de la gestion durable des forêts et de l’utilisation du bois ».


Le festival affiche la volonté de s’inscrire dans la « mode verte » mais l’utilisation de gobelets réutilisables et le placement de grumes labellisées PEFC sont-ils suffisants ? Le BSF représente d’une certaine manière la ville de Bruxelles, capitale de la Belgique et capitale de l'europe. Une telle capitale ne devrait-elle pas se démarquer par une démarche encore plus écologique ? Ne devrait-elle pas renforcer encore son image « verte » et servir d’exemple écologique pour les autres villes belges ? On ne peut que déplorer le manque de motivation et d’efforts déployés dans ce sens.

Depuis quelques années, les organisateurs de festivals prennent conscience de l’empreinte écologique très lourde de ces événements et affirment leur volonté de la réduire. Nous assistons à la naissance et au développement d’éco-festivals et les « grands » festivals se voient contraints de prendre eux aussi des mesures en faveur de l’écologie. Les efforts déployés par le BSF en matière d’écologie s’avèrent cependant dérisoires dans le contexte général.

Les toilettes sèches constituent une nouvelle avancée intéressante dans le domaine de l’écologie festivalière. Ce concept « tendance » consiste à remplacer la chasse d’eau par des copeaux de bois, ce qui permet de récupérer les excréments afin d’en faire du compost. On peut se demander pourquoi les organisateurs du BSF n’ont pas opté pour ce système-là, dans un souci d’écologie et de sensibilisation à la gestion durable.

Quant à la mobilité, si le site internet du festival encourage certes l’utilisation des transports en commun et du vélo, on ne peut que déplorer l’absence d’accord avec la Stib ou la SNCB afin d’accorder la gratuité des transports pour la durée du festival aux détenteurs d’un ticket ou d’un pass.

Le Brussels Summer Festival connaît un succès grandissant. Sans doute pourrait-il s’attacher à faire de la protection de l’environnement et de la réduction de l’empreinte écologique une priorité incontournable dans l’organisation et la gestion de l’événement. Il n’en sortirait que grandi.

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